Rue d' Accolay

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Près de l'église de Notre Dame de la Chapelle, l'étroite rue d'Accolay descend de la rue des Ursulines à la rue du Poinçon. Sur ses 160 mètres de longueur, elle offre une dénivellation de 19 mètres.
Les plus anciens plans de Bruxelles (XVIème siècle) la montrent déjà tracée comme de nos jours et longeant le couvent des Frères Cellites ou Alexiens, qui s'étendait sur tout le triangle formé par la rue des Alexiens, la rue des Ursulines et la rue du Poinçon.
Il y a tout lieu de croire que la rue d'Accolay est à peu près aussi vieille que la rue des Alexiens, c'est à dire âgée de six siècles environ. On sait, en tout cas, que c'est en 1363 qu'un patricien bruxellois, nommé Jean Collet ou Colay, céda aux Frères Alexiens un grand terrain qu'il possédait derrière la première enceinte de la ville (dont on aperçoit encore de vénérables pans de mur crénelés entre les rues des Alexiens et de Villers).
Les Alexiens utilisèrent immédiatement ce terrain pour y élever les bâtiments de leur monastère. On croit que le sieur Colay avait sa demeure derrière le couvent, car cette rue "de derrière" fut citée dans plusieurs documents comptables ou censiers du XVème siècle sous le nom de la rue à Colay. Comme on le sait, la préposition "à" était souvent employée en vieux français pour marquer la possession, au lieu de "de". On disait "la femme à Joseph" pour "la femme de Joseph". C'est ainsi que, plus tard, on a écrit par erreur "Accolay", puis, au XVIllème siècle, d'Accolay. Aucune famille d'Accolay n'a jamais existé.
Il faut souligner que la rue Colay ou d'Accolay est l'une des très rares rues anciennes qui ait un nom de personne.

© Source: Dictionnaire historique et anecdotique des rues de Bruxelles - Jean d'Osta -Paul Legrain 1986


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