|
|
|
|
|
Au début du XXème siècle, le bulletin du jeune Touring Club décrivait la rue des Bouchers en ces termes peu flatteurs:
"L'étroite rue des Bouchers est dévolue à un constant grouillis grouillos. La triperie y domine, avec ses étalages gras, les carbonnades alignées, la triste ordonnance des têtes de veau exsangues, le ventre de la patronne tanguant derrière le comptoir et, peinte sur la façade, l'inscription : " Véritable huile de porc et de mouton". Plus loin s'ouvrent les magasins de conserves et de fromages. Ce commerce se transmet chez quelques famille suisses, solidement ancrées qui, sans perdre leur obséquiosité, mènent vie confortable et thésaurisent.
Par une habitude locale, ces magasins se changent, la nuit venue, en une manière de restaurants économiques. Debout, sous la flambée de gaz, on prend un quignon de pain additionné de gruyère ou de sardines. Le festin expédié, on se frotte les mains à la loque traînant sur le marbre. Nulle cérémonie, on se parle sans se connaître; plus d'échelle sociale devant le "rollmops" égalitaire.
© Source: Dictionnaire historique et anecdotique des rues de Bruxelles - Jean d'Osta -Paul Legrain 1986
|
|
|
|